3° dimanche du temps ordinaire, 3° lecture

Sur Luc 1,1-4 . 4,14-21
Tous avaient les yeux fixés sur lui

Origène
Homélies sur saint Luc, homélie XXXII, SC 87, p. 387s

Jésus entra dans la synagogue de Nazareth ; on lui présenta le livre du prophète Isaïe où il est écrit : l’Esprit du Seigneur est sur moi, car il m’a consacré par l’onction. Ce n’est pas par hasard que Jésus ouvrit le livre justement au chapitre qui prophétisait à son sujet : ce fut l’œuvre de la Providence de Dieu. Car s’il est écrit qu’un moineau ne tombe pas dans le filet sans la volonté du Père, et que les cheveux de la tête des Apôtres sont tous comptés (Luc 12,6-7), il n’est pas douteux que le choix du livre d’Isaïe à l’endroit précis de cette lecture concernant le mystère du Christ doit être considéré comme l’effet non de la fantaisie et du hasard, mais bien du dessein providentiel de Dieu. C’est le Christ lui-même qui nous le rappelle.
Considérons maintenant ce que disait le prophète et l’application que Jésus s’en fait à lui-même dans la synagogue. Il m’a envoyé, dit-il, porter la bonne nouvelle aux pauvres. Les pauvres signifient les païens ; ceux-ci en effet étaient pauvres et ne possédaient rien, ni Dieu, ni Loi, ni Prophètes. Pour quelle raison Dieu l’envoya-t-il comme messager aux pauvres ? Pour annoncer aux captifs la délivrance et aux aveugles le retour à la vue, car c’est par sa parole et par l’enseignement de sa doctrine que la vue est rendue aux aveugles.
Jésus replia le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous, dans la synagogue avaient les yeux fixés sur lui. Maintenant encore, si vous le voulez, en cette présente assemblée, vos yeux peuvent fixer le Sauveur. Car lorsque tu consacres l’attention la plus profonde de ton cœur à contempler la Sagesse, la Vérité et le Fils unique de Dieu, tes yeux voient Jésus. Heureuse assemblée à laquelle l’Ecriture rend ce témoignage : Ils avaient tous les yeux fixés sur lui ! Comme je voudrais que notre assemblée mérite semblable témoignage et que les yeux de tous, catéchumènes et fidèles, femmes, hommes et enfants, voient Jésus avec les yeux non du corps mais de l’esprit ! Car lorsque vous l’aurez contemplé, votre visage et votre regard seront illuminés de sa lumière et vous pourrez dire : Ô Seigneur, la lumière de ton visage a laissé sur nous son empreinte (Psaume 4,7).